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Aujourd’hui, j’accueille Houssem Hamza, fondateur de Data4Job.

Houssem a créé une solution qui utilise l’intelligence artificielle pour accélérer les processus RH et qui avait pour cible, dès le départ, des grands comptes du CAC 40.

Dans cet épisode du podcast, vous allez découvrir :

  • Comment il a préparé sa carrière d’entrepreneur
  • Comment partir d’une idée et comment la faire évoluer jusqu’à obtenir un produit
  • Comment Data4Job fait pour l’orientation professionnelle de ses clients
  • Comment entretenir une relation sur le long terme avec un grand compte
  • Comment décrocher votre premier contrat avec un grand groupe

Dans cet épisode vous allez découvrir

  • 2:02 : Son tout premier business.
  • 2:50 : Le parcours de Houssem en tant que salarié et son gout pour l’entrepreneuriat.
  • 5:26 : Comment il a eu l’idée de Data4Job.
  • 11:48 : Les chiffres de Data4Job
  • 14:54 : Le meilleur canal marketing qu’il utilise pour faire connaitre Data4Job.
  • 16:04 : Comment il a réussi à faire signer son premier client grand compte
  • 18:06 : Les prochaines étapes clés de la croissance de sa startup.
  • 18:48 : Le pire moment de son parcours d’entrepreneur et comment il a fait pour rebondir.
  • 19:58 : Le plus beau moment dans son parcours.
  • 20:33 : Le livre qu’il recommande.
  • 21:00 : L’Entrepreneurs qu’il suit.
  • 21:49 : Son outil en ligne préféré.
  • 22:17 : Son 1er conseil pour quelqu’un qui aimerait se lancer aujourd’hui.
  • 23:55 : Le meilleur investissement qu’il a réalisé pour faire croître Data4Job.

Ressources mentionnées

Le Livre qu’il recommande

L’insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera

L’entrepreneur qu’il suit

Gérald Karsenti

Son outil en ligne préféré

LinkedIn

Suivre mon invité

Houssem sur LinkedIn

Comment il a préparé sa carrière d’entrepreneur

Naier : Est-ce que tu te rappelles du tout premier projet ou business que tu as fait ?

Houssen : Je ne sais pas si je vais appeler ça business. Mais ça date où je devais avoir 13 ou 14 ans – où je devais peut-être être parmi les premiers dans mon quartier – c’était en Tunisie. Mon oncle m’a prêté un PC et une imprimante.

Ça commençait là. Quelques mois plus tard, je commençais à maquetter des cartes visites. Et c’est le photographe du coin qui prenait en photo ma création. Et c’est lui qui va chez l’imprimeur pour faire en sorte qu’elle soit une carte de visite. Et puis, j’en profitais pour faire des cours d’initiation en informatique dans ma chambre. C’était rémunérateur d’ailleurs à l’époque pour quelqu’un de 13 ou 14 ans.

Je crois, de mémoire d’homme, que c’est le tout premier business que j’ai commencé. C’était modeste, mais c’était bien. Ça m’a donné le goût de l’entrepreneuriat en tout cas.

Naier : Tu as longtemps été salarié. Qu’est-ce qui a fait qu’à un certain moment, tu as eu le déclic et que tu t’es tournée vers l’entrepreneuriat ?

Houssen : Alors, je crois que le déclic, il n’y avait pas réellement de déclic. Je crois que c’était une volonté. C’est quelque chose que j’ai préparé plusieurs années avant. Donc, dès que j’étais au lycée, etc. Je savais que, in fine, ce que j’aimerais bien devenir un jour c’est monter mon business, créer quelque chose et le faire réussir.

J’ai orienté toute ma carrière depuis que j’ai eu mon diplôme en 2005. Puis mon premier job en 2005 aussi – c’était : comment, quelques années plus tard – comment me doter de toutes les compétences. Tout ce qu’il faut pour que, quelques années plus tard, je puisse devenir entrepreneur, je puisse lancer ma boite.

Je me rappelle même, c’était en 2007 je crois, c’était ma toute première vraie négociation d’augmentation. Je voulais quelque chose que je n’ai pas eu ou je n’ai pas réussi à l’avoir. Du coup, j’ai troqué une augmentation contre un changement, une conversion professionnelle pour acquérir des compétences nécessaires pour devenir entrepreneur, chef d’entreprise demain.Et c’est comme ça que ça s’est passé.

Dans la société dans laquelle j’étais — c’est un cabinet de conseil — j’essaye de suivre un chemin où, à chaque fois, dans chaque entretien annuel où je m’étais d’un côté une augmentation de salaire. De l’autre côté des responsabilités, des choses à faire, aller vers le commerce, aller vers le marketing, faire un peut délivrer, un peu de RH – avoir un overview assez global sur comment fonctionne une entreprise pour me préparer progressivement à me lancer.

Finalement, ça a pris du temps, je suis parti 11 ans plus tard.

Mais durant ces 11 ans, je commençais développeur informatique. Après c’est le conseil, après c’est la gestion opérationnelle d’une BU, directeur BU, partner jusqu’à 2014 à peu près où finalement je commençais à préparer l’après. Donc, la question que tout le monde se pose et que je me suis aussi posée c’est le MBA, faire un MBA et c’est un changement de carrière.

Mais, le hasard fait bien les choses. J’ai eu l’opportunité d’avoir un an de transition on va dire – où je suis devenu Innovation Manager. Ce qui m’a préparé à bien réfléchir et à préparer la suite quoi.

Naier : Et c’est quoi un Innovation Manager ?

Houssen : Innovation Manager, surtout dans un cabinet de conseil, c’est quelqu’un qui va essayer de faire en sorte de capter les bonnes idées au sein d’une entreprise. C’est pour faire en sorte de les étudier, de le faire émerger, de le faire mûrir pour identifier les meilleures — de se poser la question si c’est intéressant ou pas de lancer une activité en business autour de ça.

Donc soit lancer un business, soit transformer le business de l’entreprise. Il y a deux manières de voir les choses. Il y a des entreprises dont l’Innovation Manager il est là pour réinventer la manière dont l’entreprise fonctionne, ou pour proposer un nouveau service, ou pour certains.

Et pour le cabinet dans lequel j’étais qui s’appelle Anéo d’ailleurs, c’est pour lancer une activité à côté — complètement autonome — incubée et amorcée par le cabinet, pour développer quelque chose qui n’a jamais été développée auparavant.

Comment partir d’une idée et comment la faire évoluer jusqu’à obtenir un produit

Niaer : Et c’est pendant cette fonction-là que tu as eu l’idée de Data4job ?

Houssen : Exactement ! Et pour être tout à fait transparent, ce n’est pas que mon idée.

Donc, il y a eu un appel à idée sur quelles sont les nouvelles utilisations du big data, de la data dans ce monde. Il y avait beaucoup d’idées qui ont émergé. Comme comment on utilise la data pour améliorer l’accès à l’emploi, ou, surtout à la conversion professionnelle des gens.

Et on la travaille d’ailleurs sur un cas — c’était très bien — on travaille sur une dame, une Française, qui voulait partir à Londres et qui n’arrivait pas — c’était marrant l’histoire — donc c’est important à raconter — c’est quelqu’un qui est bac + 2, qui travaille dans les services administratifs des entreprises et qui adore faire de la pâtisserie française — et elle fait beaucoup d’aller-retour à Londres.

Elle veut apprendre l’anglais et puis, du coup, elle y va souvent. Cette femme est en période de chômage. Et en cherchant désespérément un poste d’assistante administrative, elle n’en trouve pas. De l’autre côté, il y a un pâtissier français à Londres qui cherche une serveuse qui aide en cuisine et qui est à mi-temps.

Et pour un mi-temps, il cherche quelqu’un qui gère l’administratif de son restaurant. Donc, c’étaient deux offres d’emploi. En face, on avait notre chômeuse qui avait les deux compétences sauf qu’elle cherche un seul pour un temps complet.

Du coup, ces gens-là, aujourd’hui, ils ne se rencontrent jamais. Jamais cette personne ne va tomber sur ces deux offres d’emploi et va se dire : « j’ai deux mi-temps, mais je peux assurer les deux et ça me fait un job à temps complet ». En fait, les exemples sont nombreux dans ce cas-là.

C’était l’idée fondatrice. Après, ce qu’on propose aujourd’hui, ça n’a rien à voir avec, et c’est normal. C’est toujours comme ça les entreprises. On a commencé par ça, on a travaillé sur ce cas : comment on utilise la data pour proposer une solution — pour faire en sorte que l’offre et la demande se rencontrent un peu mieux — et puis, de fil en aiguille, on a créé une vraie idée, une vraie proposition de valeur — on a créé un nom qui s’appelle Data4job et on s’est lancé.

Naier : Et donc c’est quoi Data4job ?

Houssem : Alors, Data4job, aujourd’hui, sa mission, c’est d’utiliser la data issue de toute la data qu’on peut trouver sur internet au sein des entreprises, etc. Autour de la carrière. Mais aussi les datas autour de l’utilisation que fait les différents acteurs dans un processus de recrutement pour faciliter la vie à chacun.

Alors, qui sont les acteurs des processus de recrutement ? Il y en a trois finalement. Le collaborateur ou le candidat — enfin, ça dépend si on travaille ou si l’on parle de recrutement ou de mobilité interne — le recruteur professionnel dont le métier est d’émettre des offres d’emploi et de trier les candidatures — et puis le manager, donc l’employeur. Celui qui émet le souhait.

Et si on observe les trois, ils ont de très grosses problématiques et de très grandes incompréhensions entre les trois. Et l’idée c’est de proposer à chacun une solution digitale basée sur l’intelligence artificielle qui va aider chaque acteur à mieux faire son travail parce qu’on a analysé comment les deux autres acteurs travaillent.

Donc voilà la philosophie de Data4job. Proposer une plateforme complète pour tous les acteurs d’un processus de recrutement de mobilité interne pour faire en sorte qu’ils se rencontrent mieux et plus vite.

Comment Data4Job fait pour l’orientation professionnelle de ses clients

Naier :  Ce sont des grosses compagnies tes clients, c’est ça ?

Houssen : Aujourd’hui, principalement, ce sont les grands groupes qui sont clients de Data4job.

Naier : Je suis salarié et je veux une mobilité en interne. La RH aujourd’hui, avec Data4job, va pouvoir me proposer des postes intéressants ?

Houssen : Avant d’aller au RH, vous-même déjà, on va vous aider à définir si ce que vous avez envie de faire. C’est réellement ce que vous avez envie de faire. Parce que, souvent, quand on commence à chercher une évolution professionnelle, quand on commence à en avoir marre de notre taf, quand on commence à s’ennuyer — qu’est-ce que je peux faire demain — je me pose des questions — on a rarement le bon conseil.

Et le conseil qu’on a c’est le collègue qu’on rencontre au café ou les amis qui travaillent dans des entreprises similaires.

Comme source d’inspiration c’est un peu restreint. Donc ce qu’on a, ce qu’on propose aujourd’hui, on le fait avec, par exemple, un grand acteur international de la pharma —c’est notre outil qu’on appelle coach Remo — le collaborateur. Il va arriver et on va lui dire : on va essayer de le guider pour formuler un objectif de carrière.

Cet objectif, on va essayer qu’il soit cohérent ou qu’il soit le plus adapté possible à trois choses : ses compétences, ce qu’il sait faire, ses appétences parce qu’il a envie de faire, et la réalité du marché, ce que son entreprise où le marché du travail est capable de proposer.

Il faut vraiment que ce soit de la rencontre de ces trois-là. Donc, il y a un moteur conversationnel qui va lui poser des questions. Il va répondre en fonction de ça.

Il va le faire entrer dans une espèce d’entonnoir qui va lui dire : par rapport à ce qu’on a compris de toi, voilà les pistes possibles, voilà vers quoi tu peux évoluer.

Ça, c’est la première étape. Ce qui permet déjà, c’est un peu comme : aujourd’hui, je vais voir ce que j’ai envie de faire. Donc je pose des questions à des amis — je vais sur Google et sur LinkedIn — je regarde les personnes qui ont eu un parcours similaire au mien — qu’est-ce qu’ils ont réussi à faire après. C’est la même démarche sauf que c’est un robot qui va le faire, c’est une intelligence qui va le faire.

Il va me proposer des pistes d’évolution possible une fois que j’ai défini les deux — trois-quatre objectifs de carrière potentiels. Ce que l’algo va faire c’est, qu’il va identifier parmi mes collègues, même ceux avec qui je n’ai jamais discutés. Ils peuvent être dans le cas d’un grand groupe dans un autre pays — ceux qui ont eu un parcours qui peut être inspirant pour moi.

Ça veut dire : leur point de départ, il est similaire ou proche de ce que je suis aujourd’hui. Et ils ont réussi à se rapprocher de l’objectif qui est le mien. Donc, l’outil va me mettre en contact et va m’aider à avoir une conversation avec cette personne pour m’inspirer et pour décider définitivement que : c’est ça ce que j’ai envie de faire.

Une fois que l’on a fait ça, pareille avec toujours nos algos. Ils vont scanner les opportunités au sein de l’entreprise en termes de formation, en termes d’offres d’emploi en interne. Donc de mobilité interne, pour me rapprocher progressivement et faire cet objectif. Alors, à chaque fois qu’il y a une offre, à chaque fois qu’il y a une formation qui est disponible, je suis alerté et je peux me positionner ou pas.

Naier : Et il peut me conseiller de devenir entrepreneur ?

Houssen : Il peut si ce sont des trajectoires qui sont disponibles au sein de l’entreprise.

Aujourd’hui, je dis bien aujourd’hui parce que demain, ça sera plus le cas — demain, j’espère dans trois-quatre ans, parce qu’il faut beaucoup de R&D — aujourd’hui, on travaille intra-entreprise. Donc, quand on conseille les gens, on les conseils pour qu’ils restent au sein de leur entreprise.

Et donc, pour les entreprises qui proposent des trajectoires intra ou inter-entrepreneuriales, c’est possible. On peut conseiller ce genre de choses.

Je connais des entreprises qui, pour leur top 500, top 700, donc pour les talents qu’ils suivent pour qu’ils deviennent les dirigeants de demain de l’entreprise — ils les poussent même pour partir pendant 2-3 ans pour faire une expérience entrepreneuriale dans le cadre de leur formation. Ça existe en France et c’est tant mieux.

Comment entretenir une relation sur le long terme avec un grand compte

Niaer : Houssem, où est-ce que vous en êtes aujourd’hui avec data4job en termes de chiffres ?

Houssen : Donc, Data4job a été créé en mai 2015. On a fêté notre troisième année. Symboliquement, c’est un jalon, en fait, trois ans, dans la vie d’une startup, il y a maintenant quatre mois.

Aujourd’hui, on est 12, on compte une petite dizaine de clients. Parmi ces dizaines, il y a six grands groupes. On peut déjà lister Axa, Natixis qui était notre premier client et partenaire, Sanofi, Air Liquide, Manpower avec qui on a beaucoup travaillé aussi.

Donc, on compte vraiment des clients prestigieux avec des contrats sur plusieurs années. On est 12 aujourd’hui. Notre première levée de fonds c’était il y a un an et demi. Aujourd’hui, on est en phase de réflexion et peut-être qu’on va lancer, du coup…

Aujourd’hui on pense qu’on a montré, qu’on a notre place dans ce marché — on a un catalogue de produits et de solutions qui plaît — des entreprises qui ont signé pour plusieurs années — donc on pense qu’il faut aller à la vitesse supérieure — du coup on va peut-être enclencher une levée de fonds importante pour se doter d’une vraie machine de vente pour se déployer.

Notre ambition, modeste, c’est déjà de devenir un champion national sur l’intelligence artificielle pour le recrutement et pourquoi pas européen.

Naier : Et vous avez des concurrents sur la place ?

Houssen : Forcément ! Alors le marché des solutions digitales pour le recrutement et la mobilité, il y en a beaucoup. D’ailleurs, on est dans une fédération des startups innovantes RH qui s’appelle le Lab-RH qui est très connu. Et on pense qu’on est 600 en France.

Après, ça c’est le RH. Ça veut dire que ça va de l’application qui va vous demander est-ce que vous allez bien ce matin ou pas — c’est le mood tracker — aux outils de matching — aux outils qui permettent d’organiser des sorties entre collègues — donc on est 600.

Mais on pense que 40 %, c’est dans le recrutement. Et après, dans le recrutement, il y a beaucoup de choses. Mais, de manière générale, pour résumer, pour ne pas se perdre, la majorité des acteurs qu’on a aujourd’hui sont ce qu’on appelle des acteurs verticaux. Donc, ils vont se concentrer sur quelque chose bien précis dans un processus de recrutement.

Ce quelque chose de bien précis, ça peut être l’entretien vidéo. Donc il y a des spécialistes de l’entretien vidéo. Il y a des spécialistes de matching affinitaire ou du prédictif – ça veut dire leur rôle c’est de passer des tests psychotechniques à un candidat pour savoir, si en termes de soft skills, en termes de motivation, en termes de psychologie, est-ce qu’il est adapté ou pas au métier qu’il vise.

On va trouver tout ce qui est recrutement par Escape Game, des choses comme ça. On va trouver des plateformes de test techniques pour l’IT. Donc il y a vraiment beaucoup d’initiatives très précises, dans un style très vertical. Nous, on est un peu généralistes.

Un peu généraliste, ça veut dire qu’on propose une plateforme qui va permettre à tous ces gens-là de se greffer. Dans un processus de recrutement, on a besoin de chercher dans une CVthèque, de contacter la personne, de lui demander de passer un test technique, peut être un cv vidéo. D’avoir un échange dématérialisé de contrats et de documents, de faire On-boarding. Un processus de recrutement il est beaucoup plus long que ça.

Donc, nous, on a une plateforme. On permet au candidat et collaborateur de définir son objectif de carrière, de définir quel est le processus de mobilité ou de recrutement — de suivre et de pouvoir accéder à d’autres outils, à tout l’écosystème des startups innovantes pour pouvoir avancer.

Comment décrocher votre premier contrat avec un grand groupe

Naier : Quel a été ou quel est le meilleur canal marketing que vous utilisez pour faire croître Data4job ?

Houssen : Alors, on est dans les premières années de Data4job où l’on n’a pas encore du processus de vente industrialisée avec une force commerciale puissante.

Donc, aujourd’hui, le meilleur canal, c’est le rayonnement. Ça veut dire, dès la première année, nous ce qu’on a essayé de faire, on a travaillé sur : comment accroître notre réseau avec ce que moi j’appelle « les relais d’influences ». Les relais d’influences, ce sont des gens qui peuvent te mettre en visibilité.

Donc, dès la première année, on essaye de s’inscrire dans toutes les plateformes de cartographie des logiciels RH – d’être en contact avec les cabinets de conseil qui font des benchmarks et des études sur les solutions innovantes. On a essayé d’adresser le maximum de concours en termes de solutions innovantes dans les RH.

Et tout ça, ça nous permet de nous mettre en visibilité — et indirectement, on était en train de faire de l’inbound marketing — ça veut dire : on fait parler de nous, on y va, et ce sont les gens qui viennent nous voir. Et je dirais que pour les deux premières années, ça a marché, ça a même bien marché.

Après, on n’était pas en recherche d’un très grand volume de clients, c’était le démarrage. Au début, on cherchait notre premier client, après on cherchait à atteindre les 10 clients avec des clients prestigieux et surtout des contrats… Enfin, parce que dans une startup, au début on cherche l’époque, et après, on cherche les contrats sur plusieurs années.

Naier : Justement, ce qui est important là-dedans c’est : comment vous avez réussi à faire signer le premier client ?

Houssen : C’était un concours les premiers clients. Après, il y a eu quelques initiatives avec des amis qui vont t’acheter un petit truc, machin. Donc ça, ça existe — ou un ancien client qui t’aime bien quand tu étais consultant et qui te dit : « ok je te file de 1000 €, 2000 €, je vais tester je vais voir ». Nous, notre vrai premier client c’est Natixis.

Une banque d’investissement qui fait partie du groupe BPCE. Alors, Natixis, c’était Paris & Co, qui est un incubateur accélérateur de la région Île-de-France — qui, surtout que Natixis s’est adressée à Paris & Co pour lui dire : « on a cherché des solutions RH qui répond à nos besoins – on n’a pas trouvé — est-ce que parmi l’écosystème startup il y en a qui propose des choses intéressantes ». C’était ça la question.

Et donc, comme nous, on était référencé par Paris & Co — ça fait suite à ce que j’ai dit tout à l’heure. On essaye de se faire référencer partout – donc, on a reçu ce concours — donc on a participé. Natixis nous a mis parmi la liste de 10 entreprises, 10 startups qui ont intrigué on va dire, c’est plutôt ça. Donc, on a été reçus, ensuite short-listé, on fait partie des 3.

Et là, on se bat avec les deux autres et on a gagné. Donc on a gagné, on a même gagné un contrat de codéveloppement. Ça veut dire que Natixis — et c’est ce que je cherchais à la base — c’est à dire, quand je suis allé voir Natixis je leur dis : « voilà ce qu’on a aujourd’hui, ça ne va pas répondre à votre besoin. Mais, voilà comment il va répondre à votre besoin et on a besoin de vous pour le finir ».

Ils ont payé pour le finir, donc Natixis a payé pour nous aider à finir la première version du produit. Les utilisateurs finaux, donc l’équipe de recrutement a participé dans le maquettage et la spécification dans certaines fonctionnalités. Nous, on s’est engagé à le faire avec un planning et on a fini aujourd’hui et ils l’utilisent depuis deux ans et demi.

Naier : Il faut toujours être transparent avec ses clients. Et le client, souvent, il vous accompagnera

Houssen : Ah, clairement ! Oui, il faut bien choisir ses clients. Il ne faut jamais leur mentir pour leur dire les choses telles qu’elles sont — et surtout quand on travaille avec des grands groupes — il y a toujours des gens qui sont compréhensifs et qui savent ce que c’est. Et ils sont prêts à aider parce que, eux aussi, ça les intéresse, en fait, d’aider une startup et de la voir grandir — ça les fait grandir aussi.

Naier : Quelles sont les prochaines étapes clés de la croissance de Data4job ?

Houssen : Alors, aujourd’hui, notre principal enjeu c’est de se doter d’une machine de vente. Aujourd’hui, on a les produits, on a les premiers clients, on a des témoignages clients très intéressants. Donc maintenant, c’est le moment de changer de vitesse et d’aller beaucoup plus vite.

Donc, la prochaine étape, c’est chercher des financements pour créer cette machine de vente pour qu’elle soit la plus puissante possible. J’espère qu’on va pouvoir faire ça dans les six à neuf prochains mois. Ce qui nous permet en 2021 – 2022 de nous rapprocher de notre objectif

Naier : Quand tu parles d’objectif, c’est un objectif chiffré ?

Houssen : C’est un objectif chiffré, mais je ne peux pas le partager pour le moment.

Les moments des temps forts

Naier : Quel a été le pire moment de ton parcours d’entrepreneur et comment tu as fait pour rebondir ?

Houssen : Le pire moment. Enfin, c’était un de mes anciens patrons qui me disait que la vie de l’entrepreneur — c’était avant que je me lance hein — il m’a dit, et c’était pour un truc à la con d’ailleurs — je lui dis au début : « je ne veux pas prendre des bureaux, je veux travailler de chez moi ».

Il m’a dit : « attention, il ne faut pas faire ça parce que la vie d’entrepreneur c’est une vue de solitude. Il y a des moments qui seront difficiles — où tu te sens seul au monde — et si chez toi n’est pas une échappatoire, il y a un problème, ça veut dire tu es toujours en prison ».

C’était ça ce qu’il m’a dit. Donc, il me dit : « pour travailler, sorts de chez toi. Comme ça quand tu ne te sens pas très bien, quand tu rentres chez toi, tu as changé de décor quoi ».

Et en fait, j’ai découvert à plusieurs fois que, oui, être entrepreneur, c’est un métier où, de temps en temps, quand tu n’as pas suffisamment d’argent pour payer les salaires de fin du mois — quand tu appelles le client 35 fois pour te faire payer que lui, il te dit : « ne t’inquiète pas, je te paye dans deux mois », des choses comme ça – donc le pire, c’est que par deux fois je suis en fin de mois. Et il n’y a pas suffisamment d’argent pour payer tout le monde.

Pour s’en sortir, c’est là où c’est bien, c’est aussi la communauté autour de moi. Ça veut dire que si tu as des relations de confiance avec tes banques, avec tes actionnaires, avec tes clients, finalement tu trouves des solutions.

Naier : À contrario, quel a été ton plus beau moment ?

Houssen : Je crois que c’est la signature du contrat avec Natixis. Parce que quand tu travailles pendant un an, un peu à l’aveugle, tu penses que le marché va adorer ton produit — que te répond à une vraie problématique marché — que tous ceux qui voient une démonstration de ton produit ils se disent : c’est top, mais ils ne signent pas de chèque, quand tu peux avoir des moments de doute.

Tu peux avoir des moments de doutes. Et là, quand c’est une très grande banque française qui te dit : « je crois en ce que tu fais et je vais payer pour pouvoir l’utiliser », je crois que c’était le meilleur moment. C’était un vrai jalon dans la vie de l’entreprise Data4job en tout cas.

L’interview top 5

Naier : Le livre que tu recommandes ?

Houssen : Le livre que je recommande, il y en a plusieurs. Moi j’ai différents types de lecture.

J’adore tout ce qui est politique et tout ce qui est psychologique on va dire. En termes de psychologie, de manière générale, j’aime les œuvres de Milan Kundera et d’Amin Maalouf. Et je crois que le livre que j’adore le plus c’est quand même un livre de Milan Kundera qui est « L’insoutenable légèreté de l’être » que j’ai lu au moins 7 fois.

Naier : L’entrepreneur que tu suis ou dont tu es fan ?

Houssen : Alors, c’est l’ancien patron de HP France qui est aujourd’hui le patron de sa défense qui s’appelait Gérald Karsenti. C’est quelqu’un que j’admire beaucoup. Déjà j’avais eu l’opportunité d’être sur un même plateau télé avec lui et de le voir en direct.

J’ai même discuté un peu avec lui et c’est quelqu’un qui écrit beaucoup. Il a un blog sur LinkedIn et c’est un influenceur sur LinkedIn. C’est quelqu’un qui a une conviction très forte que je partage.

C’est que : ce qui fait la force d’une entreprise ce sont les leaders. Le leadership et le sens du leadership — et le management des équipes dans une entreprise ne doit pas être très vertical, très hiérarchique où il faut donner des ordres.

Il faut développer le leadership de chacun pour qu’ils s’expriment et que tout le monde soit une force de proposition et qu’il y ait une liberté de prise d’initiative au sein de l’entreprise. Et ça, c’est quelque chose, c’est une vraie conviction chez moi.

Naier : Ton outil en ligne préféré ?

Houssen : Mon outil en ligne préféré ?

Bon, ça dépend pour faire quoi bien sûr. Je dirais, si je regarde aujourd’hui le top 5 des outils sur lesquels je vais tous les jours, il y a ma boite mail forcément, qui me suit.

Sinon il y a LinkedIn. Je passe du temps sur LinkedIn quand même parce que c’est une source d’information. Et puis c’est un outil collaboratif qui permet de discuter avec beaucoup de monde.

C’est un outil que je préfère par exemple à Facebook parce que je que la donnée est plus de qualité. Il y a un peu moins de fake news. Et puis, pour mon métier, c’est quand même très important.

Naier : Ton premier conseil pour quelqu’un qui aimerait se lancer aujourd’hui ?

Houssen : C’est de préparer son lancement. Je vois beaucoup de jeunes diplômés, surtout école de commerce, qui se disent : « ok, j’ai mon diplôme en poche, j’y vais, je vais lancer ma startup ». C’est louable, c’est très bien. Mais ce n’est pas facile de lancer l’entreprise.

C’est même très compliqué et il faut un minimum d’expérience. Donc, moi je conseille fortement les personnes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est de faire un travail sur soi-même : est-ce qu’on se sent prêt? Est-ce qu’on a réellement les compétences? Est-ce qu’on a suffisamment d’expérience pour se lancer ? Si la réponse est non, il faut peut-être faire de ce que moi j’appelle des jobs tremplins, des choses comme ça.

Ça veut dire, faire quelques métiers même si ce n’est pas très rémunérateur, même si, parfois c’est ennuyeux. Mais, au moins, pour se préparer, pour acquérir les compétences métiers de son client. Si on n’est pas entrepreneur et que l’on s’y connaît pas du tout on vente, c’est compliqué — si on est dans le digital, il faut avoir des notions de digital, d’informatique — il faut s’y connaître à minima sur les finances d’une entreprise, etc.

Donc, c’est un vrai métier être Entrepreneur.

Et du coup, il faut bien se préparer, et surtout, il fait bien il faut bien s’entourer. Il faut aller en parler à des gens qui ont créé des entreprises. Il faut les multiplier, créer une vraie communauté autour de soi, être transparent avec eux. Et aussi, il faut leur poser des questions directement, il faut les écouter, il ne faut pas les regarder : « ils ne connaissaient rien à ce que j’ai fait et c’est moi qui ai raison ».

Même s’ils ne connaissent pas très bien le métier, en fait ils ont retour d’expérience qui est toujours très important et intéressant. Donc, poser des questions, bien s’entourer et écouter ce qu’on nous dit.

Naier : Le meilleur investissement que tu as réalisé pour faire croître ton entreprise. Ça pourrait être un investissement en termes de temps, de moyens humains, de moyens financiers, un produit, un service …

Houssen : En fait, moi je ne viens pas du tout du domaine des ressources humaines. Comme moi je suis ingénieur en informatique, pendant 11 ans, j’ai fait du consulting pour les banques les assurances.

Et j’aidais vraiment les banquiers à faire des calculs de risques ou de définir un prix pour leurs produits. C’est quelque chose qui n’a absolument rien à voir avec le recrutement et les ressources humaines.

Je crois que le meilleur investissement que j’ai fait, c’est que la première année de la création de l’entreprise. J’ai passé beaucoup de temps à me faire des crashs-tests avec des recruteurs.

Ça veut dire : j’essaye d’avoir des rendez-vous. Ce n’est pas pour vendre, c’est pour discuter — je trouvais toujours un prétexte. Mais l’idée c’est d’aller leur parler, leur poser des questions, leur donner des affirmations parfois fausses d’ailleurs pour voir leurs réactions.

Ce qui m’a permis de bien comprendre leur métier, de bien comprendre leurs douleurs, ce qu’on appelle le « pain points » — quels sont réellement leurs vrais pain points. Je crois que c’était un investissement extrêmement important dans la vie de Data4job. Aujourd’hui, du coup, ça m’a donné la capacité d’anticiper la réaction d’un recruteur ou d’un collaborateur, d’un DRH vis-à-vis de tout ce qu’on est en train de faire.

Et c’est extrêmement important. C’est extrêmement important parce que dans l’année deux, quand je me transformais en vendeur, mes prospects ont face à eux un vendeur qui parle leur vocabulaire. Il connaît leurs problèmes, leurs moments solitude à eux aussi et qui sait y répondre.

Naier : Houssem, merci de nous avoir accordé cette interview. Est-ce que tu pourrais dire à nos auditeurs où est-ce qu’ils peuvent te suivre ?

Housen : Alors, ils peuvent déjà suivre Data4job sur LinkedIn.

On a une page entreprise qui s’appelle data4job tout attaché. Sinon, moi personnellement, je suis sur Facebook et sur LinkedIn, pas beaucoup sur Twitter j’avoue.

Je suis plutôt LinkedIn – Facebook, très LinkedIn, donc c’est : Houssem Hamza. Il suffit de chercher : CEO Data4job.

Naier Saidane

Naier Saidane

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